Moby-Dick fut récupéré à moitié effacé dans une base de données maritime de la société. Restaurer ses phrases équivalait à déterrer une épopée de l’obsession. Par les Contacts, les rebelles peuvent à nouveau naviguer dans cette chasse métaphysique où l’homme affronte l’absolu. Le capitaine Ahab devient une figure miroir : le dément qui poursuit son idée fixe jusqu’à l’auto-destruction — un avertissement pour quiconque confond maîtrise et domination.
Herman Melville (1819–1891) fut un marin devenu écrivain américain, témoin des océans et de l’âme humaine. Après des débuts romanesques inspirés de ses voyages, il publia Moby-Dick, incompris de son époque. Son œuvre, redécouverte au XXᵉ siècle, mêle réalisme, symbolisme et questionnement métaphysique. Rejeté de son vivant, Melville incarne l’artiste en dissidence contre la logique marchande et la raison totalisante.
Extrait Anglais (Originale) : “Call me Ishmael. Some years ago—never mind how long precisely—having little or no money in my purse, and nothing particular to interest me on shore, I thought I would sail about a little and see the watery part of the world. It is a way I have of driving off the spleen and regulating the circulation. Whenever I find myself growing grim about the mouth; whenever it is a damp, drizzly November in my soul; then, I account it high time to get to sea.” Extrait Français (Traduction) : « Appelez-moi Ishmaël. Il y a quelques années, peu importe combien, ayant peu ou pas d’argent dans ma bourse et rien de particulier qui m’intéressait à terre, je pensai aller naviguer un peu et voir la partie aquatique du monde. C’est une manière que j’ai de chasser la mélancolie et de réguler la circulation. Chaque fois que je me surprends à grimacer, chaque fois qu’une brume humide s’installe dans mon esprit, je décide qu’il est grand temps de prendre le large. »